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La passe miroir: tome 3 "La mémoire de Babel", de Christelle Dabos

Noooooon!

Premier mot qui me vient à l'esprit à la fin de cette merveilleuse lecture. J'explique.

La passe miroir est une série fantasy qui se déroule en quatre tomes. Je vous avait fait un article il y a un an, où je vous parlait des deux premiers tomes qui avaient été de réels coups de coeur. (Je vous invite d'ailleurs à aller lire l'article, pour que vous sachiez de quoi il en retourne. Par pitié, ne faites pas attention à la qualité de la chose, j'ai honte.) Je vous parle du tome 3 maintenant, le tome 4 sortira (je me retiens de pleurer en y pensant...) fin 2018.

Bref. Trêve d'inutilités, entrons dans les pages du sujet.

0. En gros

Auteur: Christelle Dabos

Editeur: Gallimard Jeunesse

Date de parution: juin 2017

Nombre de pages: 483 (vraiment pas assez...)

1. Résumé

A la fin du tome 2, nous laissions une Ophélie mariée à Thorn, ce dernier ayant mystérieusement disparu après lui avoir déclaré son amour. Elle promettait, envisageait en tous cas, de partir à sa recherche. En bref: j'étais habitée par une impatience rare et fébrile, ressentie comme vitale, de connaître la suite de l'histoire. Il a fallut, évidemment, attendre un an avant de découvrir la merveille espérée... Et de rester sur ma faim.

Ophélie, pendant deux ans et sept mois, n'a rien fait. Elle n'a pas travaillé, n'est pas partie à le recherche de Thorn. Elle s'est juste enfoncée dans une léthargie presque dépressive, dans laquelle elle ne s'est rendue efficace que dans les recherches qu'elle a fait sur les 21 arches, dans l'optique de partir à la poursuite de Thorn. Et le jour où elle reçoit l'indice qu'elle attendait, elle part.

Elle choisit d'aller sur l'arche de Babel, puisque les seules images vues à la lecture du Livre de Farouk représentaient des lieux de cette arche. C'est une arche cosmopolite, moderne, menteuse, hypocrite, qui s'affirme pacifique. Et Ophélie est persuadée que Thorn y est.

En arrivant sur Babel avec une fausse identité offerte par le cher Archibald, elle découvre avec étonnement les singularités de ce lieu, ses coutumes, règles, lois. Elle entre au conservatoire en tant qu'apprentie, dans le but de devenir apprentie virtuose, et de continuer ses recherches sur Dieu (entre autres).

Cela étant dans l'ordre des choses, je pense que je ne spoile personne en dévoilant que Ophélie retrouvera Thorn. Néanmoins, leur relation est des plus étranges dans ce tome. Les retrouvailles ne sont pas celles que j'attendais, mais cette barrière glaciale qui les sépare tout au long du roman rend la fin encore plus inattendue et exaltante.

Et, lors de ce qui s'annonce n'être que la fin du début de l'enquête, Ophélie fait LA découverte, celle qui va tout changer... Et qu'il fallait vraiment imaginer pour deviner.

Nous avons en parallèle le point de vue de Victoire, la fille de Bérénilde et Farouk, qui prépare une intrigue qui sera, je pense, très importante dans le tome 4.

2. Mon avis

Je vais commencer par le plus important: les personnages. J'ai retrouvé avec un bonheur sans nom Ophélie, ce petit bout de femme qui m'a donné autant que dans les autres tomes des occasions de l'admirer. Elle est toujours aussi courageuse, déterminée, maladroite, humaine, bref, je l'aime toujours autant, malgré les rares passages où j'ai eu envie de lui en coller une à cause de son indécision, de son manque d'audace... ou de ses idées un peu niaises.

Quant à Thorn... Toujours aussi froid, distant, mystérieux, absent au début, mais on peut avec le même plaisir qu'avant déceler son coeur d'or derrière sa barrière de froideur. Ce géant glacial, qui m'avait fait quelque chose dans les deux tomes précédents, je l'aime plus encore qu'avant. C'est, sans aucune hésitation, mon personnage préféré (et pas que dans ce roman).

Le point de vue de Victoire ne m'a parut utile qu'à la fin, lorsque j'ai compris où l'auteure voulait en venir. Sinon, je l'ai trouvé sans grande utilité, détournant l'attention de l'intrigue principale... Et bien brouillon; Victoire elle-même ne comprend pas ce qu'elle voit et ce qui l'entoure, alors comment pourrait on déceler quoi que ce soit dans ces passages?

Pour ce qui est de mon avis sur l'intrigue en elle même, elle était, comme à l'habitude de Christelle Dabos, extrêmement bien ficelée, les éléments s'emboîtaient tout aussi facilement à la fin que dans les deux autres tomes... Tout en ouvrant avec une multitude de questions une porte vers l'intrigue du quatrième tome. Au fond, je me doutais un peu de ce qui venait, mais absolument pas de l'ampleur que ça avait. Je sens que nous allons connaître dans le tome 4 une réelle apothéose!

J'ai également adoré découvrir une nouvelle arche, détecter les différences (plus que nombreuses) avec Anima et le Pôle, rencontrer de nouveaux personnages... Me laisser emporter par la plume magique et l'imagination incroyable de Christelle Dabos, quoi.

La passe miroir est la preuve parfaite que la littérature jeunesse peut contenir des trésors créés par une plume solide, mature, et surtout incroyablement harmonieuse et riche.

Une fois encore, l'auteure a réussi a faire évoluer les personnages, à les faire grandir plus que vieillir. Ils connaissent le danger, la peur, ont frôlé la mort plusieurs fois, ils ne sont pas dupes et ne se laissent pas impressioner par n'importe quoi. On peut néanmoins encore les voir être impressionés, et ce sont là les meilleurs moments; car si eux sont étonnés, immaginez-vous un peu le lecteur!

Je pense sincèrement que Christelle Dabos possède dans sa plume quelque chose d'envoûtant, qui, combinné à sa fertile imagination, a contribué au succès qu'ont rencontré ses romans.

Cette chose crédibilise les personnages, tisse un mystère autour de l'intrigue, fait appel à l'imaginaire et crée des liens qui semblent indestructibles entre les personnages.

Peut-être, au fond, que c'est ça le talent?

Dans l'histoire en elle-même, je pense que ce que j'ai préféré, c'était de voir l'avancée de l'enquête sur le livre, ainsi que sur les recherches que Ophélie menait sur les secrets de Babel. Et puis, bien sûr, l'évolution de la relation Ophélie-Thorn... La chose que je préfère dans cette série de romans, et qui fait que je l'aime tant. Comment expliquer? C'est une relation très étrange, puisque au départ obligatoire, et durant laquelle on voit les deux personnages s'apprivoiser, apprendre à se connaître, et finir par devoir admettre qu'ils tiennent plus l'un à l'autre qu'ils ne voudraient l'avouer.

Pour faire court, c'est un livre que j'ai ADORE, autant pour les personnages que pour l'intrigue ou encore l'univers. Tout m'a séduite, et cela depuis les tomes précédents déjà. Je déclare le tome 3 de la passe miroir mon coup de coeur de l'année 2017 (à ce jour)!

3. La fin

Ah oui. Il faut que je vous parle de la fin.

La fin. Quelle fin! Mais c'te fin, je vous jure...

Je pense que ça devrait être illégal d'écrire une fin pareille. Depuis quand c'est autorisé de finir un roman dont la suite ne parraîtra que deux ans plus tard sur "extrême urgence..."?! Et, qui plus est, sur LE moment que j'attend depuis le DEBUT DU TOME 1!!!!!!!!!

Pardon, je m'emporte, mais c'est un peu difficile de garder son sang froid. Dire que je vais devoir attendre encore deux ans...

Il n'empêche qu'avec un peu d'objectivité, la fin du tome 2 me parrait moins supportable encore que la fin du tome 3. (Et oui, j'ai attendu le tome 3 comme j'attends, peut-être plus encore, le tome 4) Voyons; à la fin du tome 2, Ophélie et Thorn sont séparés, lui a disparu dans la nature, elle l'aime mais doit rentrer sur Anima. La situation est presque contre-nature, si j'ose dire. Ce qu j'entends par là, c'est que ce n'est pas dans le cours des choses de séparer Thorn et Ophélie.

Tandis qu'à la fin du tome 3, je suis restée sur ma faim car, bien que j'ai lu le passage que j'attendais tant, je veux savoir ce qui va se passer après, je brûle d'impatience. Mais j'ai quitté l'histoire alors que les choses étaient comme elles devaient être, et c'est rassurant. Le déchirement que je ressens en quittant les personnages est moins fort, puisque je sais qu'ils sont biens là où ils sont.

4. Le rapport aux autres tomes

Enfin, je pense qu'il est important de finir sur l'essentiel: comment se place-t-il à côté des autres?

J'ai trouvé certains passages exaltants, parce que ce que je préfère dans cette série est la relation Ophélie/Thorn, et que bien que cette dernière (la relation) ait beaucoup évolué dans le tome 2, elle saute un réel pas dans le tome 3 (la fin!!!!!!!!!!!). Le tome 1, sur ce plan, ne vaut absolument rien puisque les personnages se rencontrent à peine.... Et se détestent déjà.

Néanmoins, au niveau de l'action, je pense que c'est le tome 1 le meilleur. Il place le décor, explique l'histoire, crée une véritable intrigue et ménage le suspense.

J'ai adoré ce tome, mais je trouve qu'il ne s'agit que d'un tome de transition entre le tome 2 (la vie au Pôle) et le tome 4 (je veux savoir!!!!!). Malgré le fait qu'il démêle de nombreux noeuds, brise une épaisse glace entre Ophélie et Thorn, relance une intrigue assez lente au début du volume, je reste sur cette impression, similaire à celle que j'avais eue à la fin du tome 2... Alors j'attends le tome 4 pour voir.

J'émets l'hypothèse que les tomes 2 et 3 seraient en fait tous les deux des romans de transition entre le premier et le dernier, car le mystère lancé au début du tome 1 (et même bien avant) n'est toujours pas résolu à la fin du tome 3.

(C'est bon, j'ai fini avec mes maths ;) )

Au final, je pense qu'on ne peut pas départager les tomes les uns entre les autres. L'intrigue est basée sur plusieurs fils rouges, et chaque tome présente des qualités et des défauts quant à chaque fil. A vous de voir celui qui vous parrait le plus important mais, pour ma part, je serais bien incapable de choisir.

5. Conclusion

LE TOME 4, VIIIIIIIIITE!!!!!!!!!!

PS: Si il y a plusieurs romans (ou séries) fantasy dont je vous avait parlé que je destinais plutôt à un jeune public, celui ci s'adresse à tous. L'écriture est splendide, l'univers complet et l'intrigue digne d'un polar... N'attendez plus.

A bientôt!

Manon


Bienvenue dans le palais de la lecture!

Moi, Manon...

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