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"L'Assommoir", un classique qui vaut le détour!

Bonjour à tous!

Je reviens après une courte absence (de quelques semaines seulement...), qui m'a donnée le temps de lire des livres que je voulais vraiment lire, mais qui étaient tellement gros que je n'arrivais pas à me lancer dans leur lecture.

Néanmoins, après avoir pris mon courage à deux mains, et armée d'un semblant de patience, j'ai lu et je m'attaque à un monument: "L'assommoir", de Emile Zola!

Avant de commencer, j'aimerai juste préciser que l'analyse de cette oeuvre dépasse mon niveau, puisqu'elle est en général faite en classe de 1ère. Mais je la fais quand même, parce que j'en ai envie.

C'est parti!

  1. En gros

Auteur: Emile Zola

Editeur: journaux "le bien public" et "la République des lettres" en feuilletons en 1876, puis chez l'éditeur Georges Charpentier en 1877.

Date de parution: 1876 et 1877

Nombre de pages: 504 (édition "le livre de poche")

  1. Résumé

L'histoire, l'intrigue, n'a pas beaucoup d'importance dans ce roman. L'essentiel est ce que l'on va en tirer, ainsi que l'apprentissage du mode de vie de cette époque.

Gervaise Macquart est une blanchisseuse comme une autre. Montée de sa Provence natale vers Paris avec son conjoint Lantier et leurs deux enfants, la vie n'est pas simple pour elle. N'ayant rien (ou presque) pour manger chaque jour à sa faim, Lantier trouve tout de même le moyen d'utiliser le peu qu'ils ont pour boire et traîner dans les jupons des filles de mauvaise vie. Lorsqu'il l'abandonne, elle attrape donc à pleines mains une nouvelle opportunité qui s'offre à elle de refaire sa vie ave le bon et loyal Coupeau.

Quelques années après leur mariage, le couple a économisé suffisamment pour offrir à Gervaise son voeu le plus cher: louer une petite boutique dans une rue à bonne réputation. Mais alors qu'elle s'apprêtait à voir son rêve se réaliser, Coupeau tombe d'un toit lorsqu'il le réparait.

Voulant garder son mari à la maison à tout prix, Gervaise décide de le soigner elle-même. Toutes leurs économies y passent, et la convalescence de Coupeau, longue, lui fait perdre le goût du travail et il découvre les plaisirs de la beuverie. Gervaise n'aura d'autre choix que de s'en accomoder.

Ayant finalement trouvé le moyen de louer se boutique, ils s'y installent et les affaires marchent bien. Les clients sont nombreux, les ouvrières assidues et le travail bien fait. Seule ombre au tableu: Coupeau boit de plus en plus... Et travaille de moins en moins.

Doucement, Gervaise s'endette sans s'en rendre comte. Elle n'est plus capable de rembourser l'argent qu'elle emprunte, et les notes s'allongent chez tous les commerçants de la rue. Bientôt, elle doit faire des détours pour éviter les boutiques où elle doit le plus d'argent.

C'est à ce moment-là de l'histoire que réapparaît dans le paysage Lantier: c'est lui qui finira de faire couler l'entreprise, en s'installant dans le ménage et en empruntant de grosses sommes d'argent sans jamais les rendre. Gervaise se retrouve alors seule face à son mari et son compagnon de beuverie, sa fille Anna de dix ans et sa vieille belle-mère qu'elle loge chez elle.

A partir de là, c'est la dégringolade: la vieille meurt, les Coupeau doivent déménager, passant par des appartements plus petits à chaque fois. Après plusieurs fugues, Anna finit par disparaître définitivement. Gervaise n'a alors plus envie de rien, et elle sombre à son tour dans l'alcoolisme, pour oublier sa déchéance...

  1. Mon avis

La première chose que je tiens à préciser, parce qu'on me le demande souvent, c'est que oui, j'ai lu ce livre de mon plein gré... Et je ne regrette pas.

On m'avait dit "l'Assommoir"... Assommant, justement. Eh bien: non! Je proteste!

Avare en descriptions (selon moi), la seule chose un peu compliquée à supporter dans ce livre peuvent être les péripéties endurées par Gervaise. Et encore, je vous assure que j'ai déjà parlé de bien pire!

On pourrait traiter de ce livre des journées entières durant. Je vais donc aller à l'essentiel, et surtout à ce que j'en ai principalement retenu.

L'assommoir peut être le récit de plusieurs histoires:

-Premièrement, bien sûr, la montée, puis la lamentable déchéance de Gervaise dans la société

-La vengence de Virginie de l'humiliation que Gervaise lui avait fait subir lors de la scène du lavoir

-Les ravages de l'alcool, de la dépendance et du chômage volontaire sur une personne et sur les prommesses faites

-L'évolution d'un couple aimant, qui finit par se détester et se battre comme du beurre

-Les débuts d'une fille de mauvaise vie, comme quoi il n'y a pas de fumée sans feu

Et d'autres encore...

Mais l'un des thèmes les plus creusés reste l'alcoolisme: le tableau d'un homme dépendant est bien dramatisé, presque caricatural, mais vibrant de vie et de crédibilité... Très noirci, le personnage de Coupeau endosse celui d'un homme qui fait de belles prommesses, mais qui est incapable de les tenir et qui, comme n'importe qui, se fait faiblement entraîner par ses camarades pour aller vider sa bourse au bar. Et je précise, lui qui se vantait au début du récit de ne boire que du vin finit bien pitoyablement...

L'autre thème principal est la vie ouvrière. Là encore, je pense que Zola a excessivement noirci les choses, nous présantant la vie comme une tarre impossible qu'il vaut mieux éviter. Mais, ironie, c'est lui qui crée le personnage de Gervaise qui préférera inviter ses amis à festoyer plutôt que de payer ses dettes.

L'une des richesses du texte se trouve dans toute la diversité qu'il pésente. Que ce soit la diversité des métiers, des classes sociales, des types d'ouvriers, mais aussi des différents ménages.

Zola montre du doigt avec évidence les sommets de misère qui peuvent être atteints: par exemple la famille Bijard, la mère puis la fille mourant des sévices du père... Ou encore l'état de misère dans lequel on trouvera Gervaise à l'aube de sa mort.

Enfin, j'aimerai parler de ce qui mina Gervaise, du début jusqu'à la fin: sa générosité et sa bonté. Celles-là mêmes qui la poussèrent à accepter son mariage avec Coupeau, ou encore à tolérer l'intrusion de Lantier dans le ménage. Voire même à suivre à nouveau ce dernier dans son lit... Mais chut! Je ne vous ai rien dit, c'est un secret!

"L'assommoir", est le titre du livre, car à la fois son début et sa fin... C'est devant que Gervaise accepte d'épouser Coupeau. Et c'est dedans, dix ans plus tard, que ce dernier tombera dans la déchéance et l'alcoolisme...

  1. Conclusion

Vous êtes encore là? Très bien.

Je sais, il s'agit ici d'une analyse un peu sommaire, mais c'est le principal à retenir.

Après vous avoir parlé de ce coup de coeur, je vous aurai soit dégouté(e), soit emballé(e) à l'idée de le lire... Car je pense que la littérature de Zola, c'est soit on adore, soit on déteste. A vous de voir si vous êtes capables de surmonter le côté "vie inbuvable", pour déceler toute la richesse, tant historique que syntaxique, qu'on retrouve chez cet auteur.

A bientôt!

Manon


Bienvenue dans le palais de la lecture!

Moi, Manon...

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