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"Voyage à Pitchipoï", un témoignage pour tous

Bonjour à tous!

Aujourd'hui, un article un peu étrange. Il s'agit ici d'un extrait de mon projet inter-disciplinaire final, que j'ai rendu ce matin même. J'ai pensé qu'il aurait pu être intéressant de vous le partager, de par le fait que la seconde production écrite (celle que vous aller lire dans quelques instants) est une imitation d'une double page de journal sur l'enfant juif sur lequel nous devions travailler: Jean-Claude Moscovici, auteur de Voyage à Pitchipoï. Sur ce, voici donc, (bien moins organisé que d’ordinaire, je m'en excuse...).

Ce livre étant une autobiographie, son résumé se rapproche naturellement, par définition, de la biographie de l'auteur; ou du moins de son enfance, seules années de sa vie relatées dans cet ouvrage. Né en 1936, sa soeur en 1940, ces enfants connaîtront l'horreur de la guerre, la persécution des juifs, la menace des rafles et la crainte des soldats ennemis dès leur plus jeune âge.

C'est ainsi que, vingt ans plus tard, l'auteur écrit le calvaire supporté par sa famille et les enfants juifs, mais aussi par toutes les personnes menacées par le trop puissant Hitler; des générations entières massacrées par la folie de la dictature nazie.

Les détails sont là, frais comme au premier jour: les arrestations, les déportations, les séparations, plus déchirantes que tout... Mais aussi les petits moments de joie, les anniversaires, les retrouvailles, les instants de paix, aussi courts et illusoires furent-ils.

Du camp de Drancy au séjour chez les voisins, en passant par leur vie de clandestinité en compagnie de leur mère, tous ces épisodes tragiques sont racontés avec la simplicité d'une plume d'enfant; détail rappelant l'âge de l'auteur à cette époque-là.

Sans doute, d'ailleurs, est-ce le plus dur à supporter dans ce livre: lire des des actes d'une importance telle que le contexte l'oblige, avec une naïveté et une innocence tangible, bien entendu excusable.

Le style d'écriture est lié à deux points; premièrement, l'âge de l'auteur, qui justifie le deuxième point, soit les questions qu'il se pose, et l'incompréhension qu'il porte à ce qu'il voit, entend, pense comprendre.

Il est terrible de lire les questions "normales" que cet enfant se pose, mais dont nous connaissons aujourd'hui les réponses, tout en sachant qu'à l'époque, sa vie dépendait de certaines d'entre elles.

Néanmoins, certaines subsistent encore: pourquoi eux? Pourquoi à ce moment-là de l'histoire? Pourquoi cette animosité, non, cette haine naturelle? Pourquoi des enfants, des femmes, des hommes, des êtres humains? Pourquoi leur reprocher jusqu'à leur existence?

Des questions auxquelles jamais, nous ne pourront répondre... Et que même des lectures telles que Mein Kampf ne pourront éclairer.

Ce livre d'une innocence déchirante, relate sans aucun sentimentalisme de quelques années, qui auraient pu être une vie, de clandestinité et de peur. Il est le porte-parole de milliers d'enfants traqués et de familles séparées et détruites à tort.

Cette lecture n'est pas réservée aux adultes; et sûrement pas sous prétexte qu'elle traite de la guerre. Tout le monde, surtout n'importe qui, a le droit de s'informer, d'apprendre ce qu'il s'est passé il y a mille ans, semblerait-il... Alors que ce n'était que quelques décennies auparavant. Enfants, adultes, adolescents... Tous. Car si certaines scènes sont quelques peu dures, l'incompréhension de l'auteur prend très souvent le dessus sur la peur ou la tristesse. Et à aucun moment on ne lit des horreurs qui pourraient interdire cette lecture à qui que ce soit, bien que, nous nous y accordons, le simple fait que cette histoire ait pu exister est révoltant.

Il est très important que des enfants lisent ce livre, pour plusieurs raisons; premièrement, le devoir de mémoire. Se souvenir de ce qu'il s'est passé, de ces millions de personnes, de ces enfants cruellement assassinés, pourtant sans un seul état d'âme de leurs bourreaux.

Ensuite, pour enseigner la tolérance, l'acceptation de la différence. Prouver qu'un être humain, quoi qu'il pense, affirme, adule, aime, déteste, reste un être humain comme un autre et qu'il n'y a aucune raison qu'il soit supérieur ou inférieur à un autre.

Puis pour leur montrer que des enfants ont réellement connu la terreur, l'horreur. Qu'ils ont été séparés de leur mère face à la mort, et que la vie n'est pas un monde merveilleux où tout le monde est gentil et bienveillant.

Et enfin, parce qu'on ne peut apprendre de nos erreurs si on ne les connaît pas; ne pas donner le pouvoir à n'importe qui, ne pas suivre n'importe qui. Et surtout, surtout ne pas laisser l'histoire se répéter. Jamais.

Plus facile à lire que Si c'est un homme, plus joyeux que L'enfant de Schindler, plus innocent que Le journal d'Anne Frank, plus vrai que L'enfant de Noé, cette histoire dans leur lignée raconte avec autant d'importance des événements que nous nous devons de ne pas oublier.

A bientôt!

Manon


Bienvenue dans le palais de la lecture!

Moi, Manon...

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